Le Café Jardin a organisé une séance il a 6 ans dans la vigne du coteau du Fogot à Loperhet. (voir le compte rendu du 3 avril 2019 sur notre site). Nous y sommes retournés samedi dernier.
Joël Porcheray, passionné par la viniculture est originaire de la région Hautes Côtes de Beaunes en Bourgogne. Il nous a accueilli une semaine après la vendange de cette année. L’association qui compte 60 adhérents dont 10 actifs sur la vigne est producteur récoltant non distributeur. Le vin ne peut pas être vendu, seulement dégusté.
L’association du Coteau du Fogot fait partie de l'ARVB, l'Association pour la reconnaissance des vins bretons. Elle sert de terrain d’étude d’adaptation au vin en Bretagne et est sollicitée pour des conseils dans des projets d’installation de vigne. Des variétés sont y installées en test.
De 20 bouteilles produites en 2020, 40 bouteilles en 2022, 108 en 2023 à une estimation de 240 bouteilles cette année (200 l de jus), on peut constater que les méthodes testées par nos amis vignerons portent leurs fruits.
Après un beau printemps cette année, la météo a changé juste au moment de la floraison, ce qui a entrainé une perte de 30% de l’éventuelle récolte. Celle-ci était prévue initialement le jour de notre visite. Mais la moisissure commençait à s’installer, et pour éviter de grosses pertes, elle a été avancée d’une semaine.
Les aléas comme en 2021 où il n’y a pas eu de récolte, les oiseaux ayant mangé tous les raisins, poussent les vignerons de Loperhet à trouver des parades, comme des filets de protections l’année suivante.
Par ailleurs, pour éviter les problèmes à la floraison, il faudrait planter du raisin qui débourre tard pour éviter le gel et murit vite et qu’il soit très productif.
Les années de sécheresse, la vigne souffre du manque d’eau, comme elle est assez jeune, les racines qui peuvent descendre de 8 à 10 mètres ne sont pas encore très profondes. Il est envisagé d’enlever le gazon qui pousse à ses pieds et qui lui fait concurrence.
En traitement préventif, la bouillie bordelaise est utilisée. Elle est autorisée en bio mais le nombre de traitement est réduit au minimum parce que le cuivre ne s’élimine pas et fini par se retrouver à la rivière. L’année dernière il y a eu 4 traitements, alors que des grands crus peuvent en appliquer 16.
La première année d’existence de la vigne un traitement au bicarbonate de soude a été tenté mais s’est révélé peu efficace.
L’émondage qui consiste à tailler des branches qui n’ont pas de raisin est pratiqué pour laisser le vent passer à travers le feuillage et ainsi éviter l’humidité. Un émondage vaut un traitement. Après les vendanges il faut enlever les jeunes pousses. Il est possible de planter de l’ail, étaler des coquilles d’œufs qui dégagent une odeur soufrée qui protège la vigne.Il est prévu d’installer des moutons d’Ouessant dans la vigne pendant l’hiver.
La Bretagne se trouve actuellement dans les conditions climatiques qui se rapprochent des Côtes de Beaune il y a 50 ans. Le réchauffement climatique est favorable à la vigne en bretagne. Le vignoble breton a de l’avenir.
Et la Bretagne se prépare : des formations autour de la vigne sont mises en place comme au lycée d’Auray où l’on peut suivre une formation de technicien viticole.
Un grand merci à Joël Porcheray, toujours prêt à partager ses connaissances.
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