lundi 10 avril 2017

Le frelon asiatique




            Compte rendu du café jardin du 8 avril 2017


C'est un sujet d'utilité publique que notre intervenant Denis JAFFRE a abordé cet après midi du 8 avril 2017, salle Ty Creisker à Saint Urbain, devant une cinquantaine de personnes.
En effet le frelon asiatique  (vespa velutina) a pris ces dernières années, une place importante dans notre quotidien.


Denis JAFFRE nous a expliqué pendant 2h30, avec mille détails et statistiques à l'appui, le rôle néfaste de ce prédateur généraliste venu de Chine au bénéfice de transport de poteries.

L'année dernière, dans le seul département du Finistère, il a été répertorié 6745 nids, alors que le premier nid a été répertorié dans notre département en 2011. C'est-à-dire sa capacité de prolifération.

Pourquoi faut-il le combattre ?
Pour certains scientifiques il suffirait de laisser faire la nature, car les jeunes reines s'entretuent en combat singulier.
Pour Denis JAFFRE ceci n'est pas suffisant. Il est nécessaire et urgent de combattre ce prédateur généraliste pour deux raisons essentielles.
1)  C'est un danger incontestable pour l'homme. Contrairement au frelon européen, il bâtit son nid à l'extérieur, bien caché dans les arbres et les haies et il attaque en groupe à la moindre vibration ressentie sur le nid. On déplore déjà quelques pertes humaines depuis son arrivée sur notre sol.
2)  L'apiculture est en danger, car le frelon asiatique se nourrit des abeilles, notamment à la fin de l'été et en automne où leur besoin en protéine est considérable.
Les pertes de ruches sont impressionnantes chaque année.

Comment le reconnaître ?
Il est légèrement plus petit que notre frelon européen, des pattes jaunes et son corps est noir bagué d'un anneau jaune à l'extrémité de l'abdomen. Denis JAFFRE nous a laissé un spécimen, nous le rangerons dans la bibliothèque du CAFE JARDIN et vous pourrez l'y observer. 

Pour voir une photo des frelon asiatique et frelon européen, cliquer ici : photo d'un frelon asiatique et d'un frelon européen

Son cycle biologique.
Au printemps, après hibernation (dans un tas de bois, dans les sol, etc), les jeunes reines bâtissent un nid primaire, généralement à l'abri d'un pan de toit, d'un nichoir, ou autres.
Puis dès l'éclosion des premières ouvrières, et avec l'aide de celles-ci, elles vont déménager et construire un nid définitif bien plus conséquent à l'extérieur (dans un arbre ou une haie), il ressemble à une boule de forme ovoïde grisâtre qui peut être un peu colorée avec une entrée sur le côté et peut atteindre 1 mètre de haut et 80 cm de diamètre.
Au début de l'hiver l'ensemble de la population va mourir (la reine fondatrice comprise). Seules les jeunes reines fécondées survivront et se cacheront pour hiberner.

Quand et comment les combattre.
1)  En détruisant les nids primaires dès leur apparition au printemps.
      Il est nécessaire de procéder la nuit. Seule la jeune reine y habite pour l'instant.
      On peut procéder par écrasement du nid, soit à l'aide d’un outil adapté, soit en l'enfermant dans un bocal, soit en l'entourant d'un sachet plastique et le mettant au congélateur pour faire mourir la rein de froid.
2)  A la fin de l'hiver les jeunes reines viennent butiner sur les fleurs, notamment sur les camélias à fleurs simples.
Il est alors assez facile de la capturer quand elle est posée sur une fleur ou sur un bac appâté de miel cristallisé, à l'aide d'un bocal retourné ou d' une pince à thé pour les plus adroits.
La pose de piège du commerce (Vétopharma ou tap trap), ou de conception artisanale (détails nombreux sur les sites internet) sont des solutions efficaces.
Le vin blanc ajouté dans la préparation de l'appât, permet de rendre le piège un peu plus sélectif.
            L'utilisation de ce type de piège est limitée à cette période de fin d'hiver
3)  La destruction des nids
Cette opération est délicate car dangereuse. Elle est réservée aux professionnels.
Elle peut se faire dès leur découverte.
4)  Avant de tailler une haie, afin de vous assurer qu’elle n’abrite pas un nid de frelon asiatique, vous pouvez prendre une canne de bambou de 4 à 5 mètres de.long et traverser la haie en vous tenant le plus loin possible.


Comment rendre le piégeage plus sélectif ?
Pour notre intervenant Denis JAFFRE, la communauté scientifique s'est orientée vers le développement de pièges non sélectifs, utilisant des appâts de composition chimique plus ou moins toxique.
Denis JAFFRE considère que le piégeage doit, au contraire, être sélectif et écologique (sans l'utilisation de produits chimiques).
Il est en ce moment, suite à l'analyse qu'il vient de mener sur le comportement du frelon asiatique, sur le point de valider un piège à base d'appâts naturels (miel et autres substances). Ce piège sera également sélectif car il ne permettra que la capture du frelon asiatique.

Conclusion
Ceci n'est qu'un résumé de la longue intervention de Denis JAFFRE.
Les nombreux participants ont certainement relevé bien d'autres détails de sa présentation qui les ont convaincus du bien-fondé de la nécessité de combattre ce prédateur généraliste.

Pour toute info complémentaire, vous pouvez consulter le site officiel très instructif de notre intervenant anti-frelon-asiatique.com