dimanche 26 février 2023

Le mariage de la fraise et du poisson rouge

L'aquaponie, vous connaissez ? Ce mot valise, mélange d'aquaculture et d'hydroponie, cache une méthode de jardinage qui consiste à faire pousser des plantes uniquement dans de l'eau, grâce à l'aide de poissons. Pour mieux comprendre comment ça marche, nous avons pris la direction de Bourg-Blanc et le jardin de Laurent Segalen. Dans une serre fabriquée maison, de grands bacs de culture et le chant de l'eau qui circule.

Le dessus du bac a été découpé,
retourné et sert de bac de culture
Le filtre à bactérie
"Je suis plus un bricoleur qu'un jardinier, commence Laurent. Du coup, j'ai trouvé amusant de dire que je  fais pousser des tomates avec des poissons rouges." Il y a 6 ans, après un peu de lecture et de recherches sur la technique, il décide de se lancer. Une cuve de récupération d'eau découpée fera son aquarium et la découpe son bac de culture. "Normalement avec cette technique, il n'y a pas de terre. On peut se servir de gravillons, de billes d'argile ou de pouzzolane." Ne reste plus qu'à installer une série de tuyaux pour créer un circuit : l'eau est envoyée de l'aquarium vers deux bidons munis de filtres en bouchons, puis direction un puisard où une pompe renvoie l'eau vers les différents bacs de culture puis retour à l'aquarium. La boucle est bouclée.


S'il n'y avait que de l'eau, les plantes manqueraient de nutriments. "Les déjections des poissons sont riches en ammoniaque, reprend Laurent. Elles vont rencontrer des bactéries dans les filtres en bouchons qui vont transformer l'ammoniaque en nitrites puis en nitrates." Les plantes vont alors pouvoir se nourrir et nettoyer l'eau pour le bien être des poissons. Un cercle vertueux.

A la surface des bacs, des planches découpées pour installer des pots ou des ronds de polystyrène qui maintiendront les plantes à la surface de l'eau. "J'ai fait divers essais de culture. Les tomates, les fraises, les poivrons poussent très bien comme ça. J'ai même tenté des pommes de terre, dans des gravillons, et ça a marché ! Mais il faut reconnaitre que le rendement n'est pas terrible." Pas question pour autant de ne pas respecter les saisons. Actuellement, pour continuer à filtrer l'eau pour les poissons, des pieds de fraisiers, de l'oseille, de la menthe... et même des pamplemoussiers !

S'il n'a que cinq poissons actuellement, il en faudra une vingtaine lorsque toutes les plantations seront là. "Ils vivent dans le noir mais se portent très bien. Moi, j'utilise des poissons rouges car c'est une race très rustique, qui s'accommode bien des changements de température de l'eau entre l'hiver et l'été. Mais il y en a qui en profitent pour élever des truites." 

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez contacter Laurent Segalen en lui écrivant à : contact@segalen.fr

Des bouteilles d'eau
reliées par une paille
forment une colonne
de fraisiers.

Pour assurer le réglage du
goutte à goutte, une paille
traverse le bouchon de la bouteille,
puis est glissée dans un bouchon
en liège, le réglage étant assuré par
 une vis qui ressert la fente
du bouchon.

D'autres bouteilles servent
de goutte à goutte.
De belles tomates qui prouvent
que le système fonctionne.