lundi 28 octobre 2024

La renaissance d'un bois

 Koat ar Frankiz (le bois de la liberté), le nom de son bois Franck Robert l'a voulu comme un jeu de mot avec son prénom. Cet ancien garde forestier qui jusqu'à l'année dernière enseignait les techniques forestières au lycée de Kerliver, nous a accueilli dans sa parcelle boisée de Logonna-Daoulas pour nous faire découvrir sa gestion au naturel.

Le tronc du jeune chêne est protégé
 d'une gaine de plastique.
Lorsqu'il acquière l'endroit en 2019, "c'était le bois le plus moche qui puisse exister, remarque t'il avec malice. Rien à voir avec la forêt que j'aime." Ici, il y avait une plantation de peupliers d'un côté, de pins Sitka de l'autre. "Des arbres plantés en ligne, pour être rentables, tous de la même essence donc zéro au niveau de la biodiversité."

L'objectif est donc de passer de cette forêt régulière, faite pour l'industrie, à une forêt irrégulière où l'on retrouvera toutes les classes d'âges des arbres et un maximum d'essences différentes, le tout avec un couvert continu du sol. "Je laisse de la ronce, je protège les jeunes chênes des chevreuils, je laisse des chandelles de peupliers (lorsqu'ils sont cassés. ndlr) pour que les pics s'y installent... "

Les rondins forment une couronne de protection
pour un jeune plant

L'an dernier, la tempête Ciaran va accélérer le travail en laissant de nombreux arbres à terre. "Une fois la sidération passée, j'ai décidé de tout laisser ici. Certains troncs sont découpés pour assurer des protections aux jeunes plantations, d'autres servent à fabriquer un pont." 

Les branchages sont regroupés en tas allongés
"c'est idéal pour la vie du sol et cela assure la
protection à de nombreux animaux."
Peu à peu, la biodiversité se réinstalle. Quatorze espèces de mammifères, dont des chauve-souris sont recensées. Et inlassablement Franck replante, ici de l'osier, là un paulownia ou un érable. Puis, il laisse faire la nature... "je ne suis que le gardien du bois" aime t'il à rappeler.

Ici les rondins assurent un chemin.




"Il faut toujours des points d'eau. Cela permet la
reproduction des salamandres, des libellules
et même des moustiques qui serviront à nourrir
les chauve-souris."
"Pour moi, la forêt c'est magique. Alors
j'y ai installé le petit peuple de la forêt."

Quelques troncs et branches et voilà
un petit pont.















Et pour finir, nous avons écouté la musique des plantes.
En fixant un capteur au niveau des racine et un autre
sur une feuille, une application permet de transformer
les vibrations émises par la plante, ici un jeune houx,
en musique. Une méthode mise au point par Jean Thoby (voir ici).

Un peu de lecture sur l'intérêt de laisser la nature reprendre ses droits.




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