Compte
rendu du café jardin du 8 avril 2017
C'est un sujet d'utilité publique que notre intervenant
Denis JAFFRE a abordé cet après midi du 8 avril 2017, salle Ty Creisker à Saint
Urbain, devant une cinquantaine de personnes.
En effet le frelon asiatique
(vespa velutina) a pris ces dernières années, une place importante dans notre
quotidien.
Denis JAFFRE nous a expliqué pendant 2h30, avec mille détails
et statistiques à l'appui, le rôle néfaste de ce prédateur généraliste venu de
Chine au bénéfice de transport de poteries.
L'année dernière, dans le seul département du Finistère, il
a été répertorié 6745 nids, alors que le premier nid a été répertorié dans notre
département en 2011. C'est-à-dire sa capacité de prolifération.
Pourquoi faut-il le
combattre ?
Pour certains scientifiques il suffirait de laisser faire la
nature, car les jeunes reines s'entretuent en combat singulier.
Pour Denis JAFFRE ceci n'est pas suffisant. Il est
nécessaire et urgent de combattre ce prédateur généraliste pour deux raisons
essentielles.
1) C'est
un danger incontestable pour l'homme. Contrairement au frelon européen, il bâtit
son nid à l'extérieur, bien caché dans les arbres et les haies et il attaque en
groupe à la moindre vibration ressentie sur le nid. On déplore déjà quelques pertes
humaines depuis son arrivée sur notre sol.
2) L'apiculture
est en danger, car le frelon asiatique se nourrit des abeilles, notamment à la
fin de l'été et en automne où leur besoin en protéine est considérable.
Les pertes de ruches sont impressionnantes chaque année.
Comment le reconnaître ?
Il est légèrement plus petit que notre frelon européen, des
pattes jaunes et son corps est noir bagué d'un anneau jaune à l'extrémité de
l'abdomen. Denis JAFFRE nous a laissé un spécimen, nous le rangerons dans la bibliothèque du CAFE JARDIN et vous pourrez l'y observer.
Pour voir une photo des frelon asiatique et frelon européen, cliquer ici : photo d'un frelon asiatique et d'un frelon européen
Son cycle biologique.
Au printemps, après hibernation (dans un tas de bois, dans
les sol, etc), les jeunes reines bâtissent un nid primaire, généralement à
l'abri d'un pan de toit, d'un nichoir, ou autres.
Puis dès l'éclosion des premières ouvrières, et avec l'aide
de celles-ci, elles vont déménager et construire un nid définitif bien plus
conséquent à l'extérieur (dans un arbre ou une haie), il ressemble à une boule
de forme ovoïde grisâtre qui peut être un peu colorée avec une entrée sur le
côté et peut atteindre 1 mètre de haut et 80 cm de diamètre.
Au début de l'hiver l'ensemble de la population va mourir
(la reine fondatrice comprise). Seules les jeunes reines fécondées survivront
et se cacheront pour hiberner.
Quand et comment les combattre.
1) En
détruisant les nids primaires dès leur apparition au printemps.
Il est nécessaire
de procéder la nuit. Seule la jeune reine y habite pour l'instant.
On peut procéder
par écrasement du nid, soit à l'aide d’un outil adapté, soit en l'enfermant dans un bocal, soit en l'entourant d'un
sachet plastique et le mettant au congélateur pour faire mourir la rein de
froid.
2) A
la fin de l'hiver les jeunes reines viennent butiner sur les fleurs, notamment
sur les camélias à fleurs simples.
Il est alors assez facile de la capturer quand elle est
posée sur une fleur ou sur un bac appâté de miel cristallisé, à l'aide d'un
bocal retourné ou d' une pince à thé pour les plus adroits.
La pose de piège du commerce (Vétopharma ou tap trap), ou de
conception artisanale (détails nombreux sur les sites internet) sont des
solutions efficaces.
Le vin blanc ajouté dans la préparation de l'appât, permet
de rendre le piège un peu plus sélectif.
L'utilisation
de ce type de piège est limitée à cette période de fin d'hiver
3) La
destruction des nids
Cette opération est délicate car dangereuse. Elle est
réservée aux professionnels.
Elle peut se faire dès leur découverte.
4) Avant
de tailler une haie, afin de vous assurer qu’elle n’abrite pas un nid de frelon
asiatique, vous pouvez prendre une canne de bambou de 4 à 5 mètres de.long et
traverser la haie en vous tenant le plus loin possible.
Comment rendre le piégeage plus sélectif ?
Pour notre intervenant Denis JAFFRE, la communauté
scientifique s'est orientée vers le développement de pièges non sélectifs, utilisant
des appâts de composition chimique plus ou moins toxique.
Denis JAFFRE considère que le piégeage doit, au contraire,
être sélectif et écologique (sans l'utilisation de produits chimiques).
Il est en ce moment, suite à l'analyse qu'il vient de mener
sur le comportement du frelon asiatique, sur le point de valider un piège à
base d'appâts naturels (miel et autres substances). Ce piège sera également
sélectif car il ne permettra que la capture du frelon asiatique.
Conclusion
Ceci n'est qu'un résumé de la longue intervention de Denis
JAFFRE.
Les nombreux participants ont certainement relevé bien
d'autres détails de sa présentation qui les ont convaincus du bien-fondé de la
nécessité de combattre ce prédateur généraliste.
Pour toute info complémentaire, vous pouvez consulter le
site officiel très instructif de notre intervenant anti-frelon-asiatique.com